Le rôle de l’informatique dans les grandes entreprises a significativement changé au cours des dernières décennies. En effet, le département informatique était principalement chargé de maintenir les ordinateurs en état de fonctionnement, ce qui permettait d’accélérer les calculs. Au cours des dix dernières années, l’informatique s’est intégrée à l’entreprise, améliorant la qualité des décisions commerciales et rendant les entreprises plus compétitives. Désormais, le principal défi pour les Directions des Systèmes Informatiques est d’améliorer la rapidité de la prestation de services tout en réduisant les coûts.
Les enjeux de la DSI
Chaque DSI doit intégrer l’innovation technologique dans son entreprise, aligner le paysage informatique de l’entreprise sur les normes acceptées et appliquer les meilleures pratiques tout le long du cycle de vie des services informatiques pour l’activité sous-jacente. Elle se doit également d’être à la hauteur des tâches qui lui sont confiées. En faisant partie de la direction, des compétences sont exigées, mais aussi des outils qui vont de pair avec les missions de la DSI. En effet, l’outillage de la DSI a des enjeux importants pour l’entreprise, dont les principaux sont la digitalisation et l’automatisation. Faire le choix de bons outils permet de piloter et d’analyser les projets digitaux afin d’obtenir une meilleure performance. L’objectif de ces outils est de traiter les processus techniques de A à Z et de réduire le time to market.
Aujourd’hui, cet outillage s’inscrit sans aucun doute dans une démarche DevOps, incluant notamment des API, du déploiement continu et des méthodes de travail agiles. Un bon outillage de la DSI doit permettre des développements, des déploiements et des mesures et analyses rapides des logiciels.
Comprendre l’intégration continue
L’intégration continue (IC) est une bonne pratique agile et DevOps qui permet à plusieurs développeurs de contribuer et de travailler ensemble sur une base de code commune à grande vitesse. Sans intégration continue, la collaboration des développeurs devient un processus manuel fastidieux de coordination des mises à jour et des fusions de code. Elle repose spécialement sur des processus de développement logiciel qui intègrent des principes comme la gestion des tests, le contrôle des versions et le déploiement automatisé. Chacun de ces composants de base de l’intégration continue possède son propre écosystème d’outils et de préceptes. Les fournisseurs d’outils de développement logiciel ont mis au point des offres complètes de CI/CD as a Service qui combinent ces composants en un seul paquet.
Le composant le plus important de l’intégration continue est sans doute le contrôle de version du code source. Il est utilisé pour identifier et résoudre les conflits d’édition entre plusieurs développeurs qui utilisent une base de code commune. Le contrôle de la version du code source est pris en charge par une variété d’outils. Les plus connus d’entre eux sont Git et Subversion. Le contrôle de version est au cœur des produits qui fournissent un CI/CD as a Service.
Les tests automatisés font également partie de l’IC. En effet, la plupart des projets de développement de logiciels comprennent une base de code auxiliaire qui n’est pas directement liée au produit commercial et à ses fonctions. Cette base de code auxiliaire est un ensemble de tests et agit comme une série de confirmations pour garantir que la base de code principale fonctionne correctement et sans erreurs. Les développeurs exécutent ces tests pendant le développement pour s’assurer que le nouveau code ne dégrade pas les fonctionnalités existantes.
C’est ainsi qu’on peut outiller la chaine d’intégration continue, grâce à des outils externes qui peuvent par ailleurs être utilisés pour exécuter des scripts de test afin d’automatiser le processus d’approbation. Les produits fournissant un service de CI exécutent automatiquement des scripts de test sur le projet lorsque des événements définis par l’utilisateur se produisent. En général, lorsqu’un développeur soumet du code à l’aide du système de contrôle de version, cet événement déclenche l’exécution automatique d’une suite de tests complète.
La norme ITIL
ITIL signifie « Information Technology Infrastructure Library » et que l’on peut traduire par « bibliothèque d’infrastructure des technologies de l’information ». Cette norme contient un ensemble détaillé des meilleures pratiques utilisées pour organiser le travail des DSI impliquées dans la fourniture de services informatiques. ITIL propose de construire un modèle de processus pour gérer le département informatique, dont les activités aboutissent à des services informatiques à valeur ajoutée pour l’entreprise, où la qualité est assurée par un contrôle continu.
La méthodologie identifie quatre aspects principaux de la gestion des services. Le premier de ces éléments est constitué par les organisations et les personnes. Il est impératif que chaque employé et l’ensemble de l’entreprise soient guidés par des objectifs communs. En même temps, le personnel doit avoir des compétences suffisantes pour atteindre les objectifs de l’entreprise. Le deuxième aspect concerne l’information et la technologie. Il s’agit des objets et outils d’automatisation utilisés dans la gestion des services informatiques. Le troisième aspect concerne les partenaires et les fournisseurs de l’entreprise qui contribuent à la création et à la fourniture de services aux utilisateurs. Les flux de valeur et les processus sont également importants. La satisfaction du client et la qualité du service dépendent de la qualité des mécanismes de création de valeur du service de l’entreprise.
Au total, 34 pratiques sont décrites dans la dernière édition de la méthodologie baptisée ITIL4. Certains d’entre eux correspondent à des process IT d’ITIL3 et portent les mêmes noms. C’est notamment le cas de la gestion des connaissances et des incidents. D’autres ont reçu de nouvelles désignations, comme la gestion de l’architecture, l’amélioration continue, ou encore les projets. Le reste est créé de toute pièce. ITIL peut être mis en œuvre de manière complète ou partielle. Il s’agit en fait d’une sorte de système de points de vue sur la gestion informatique d’une entreprise.
Généralement, lors de la mise en pratique des principes ITIL, les petites entreprises utilisent de simples modèles de documents ou des feuilles de calcul. En ce qui concerne les moyennes et grandes entreprises, des logiciels spécialisés sont nécessaires.
La norme de gestion IT4IT
La norme de gestion IT4IT vise à rendre le travail des départements informatiques aussi transparent et efficace que possible. Elle a été construite pour permettre de gérer un département informatique comme une unité commerciale distincte. En effet, les départements informatiques sont désormais essentiellement des structures commerciales orientées vers les services. Cependant, les professionnels de l’informatique et les responsables des activités principales ne se comprennent pas toujours, ce qui entraîne des frictions au sujet des dépenses du budget informatique. Une approche unique est alors essentielle pour développer des normes industrielles pour les services informatiques dans les entreprises. Chaque décennie voit l’émergence d’une nouvelle norme de gestion informatique. En matière d’approches communes, tout tournait autour des normes ITIL et CobiT. IT4IT est une norme qui répond au nouveau rôle de l’informatique dans les grandes entreprises.
La norme IT4IT est conçue pour aider à franchir efficacement toutes les étapes de la vie des outils et des services, en évitant les retards dans la chaîne de valeur. Les problèmes proviennent généralement de l’insuffisance des ressources, du manque de données pour la prise de décision, de la formalisation excessive des processus d’entreprise, de l’automatisation insuffisante ou de la mauvaise intégration des processus. IT4IT recommande un modèle de référence qui permet de reconnaître et de construire une image globale des zones à problèmes et de suggérer un ensemble de mesures pour résoudre les questions urgentes.
La norme comprend une description des quatre flux de valeurs informatiques (collecter, stocker, traiter et diffuser l’information), une architecture commerciale à trois niveaux comprenant 28 processus liés, un modèle de données et une bibliothèque d’indicateurs clés de performance.
Pour finir, les services informatiques et les opérations informatiques en général doivent être gérés simultanément sur les plans des données, des processus opérationnels, des personnes et de leurs compétences, de la technologie et de l’intégration de tous les composants. La DSI doit disposer de l’expertise et des ressources nécessaires pour mener à bien ses missions.