Comment résoudre le casse-tête de l’intégration des données entre applicatifs ?

Echanges inter applicatifs

Les systèmes d’information des entreprises sont de plus en plus complexes, du fait de la grande diversité des applications, et leurs facilités de déploiement. On pense notamment aux plateformes No Code ou aux IA génératives qui permettent de produire, avec ou sans le consentement de la DSI, des applis métiers en quelques clics. Conséquence : il faut développer des architectures d’intégration adaptées, donc sur-mesure. Ceci passe par l’intégration des données entre applicatifs, un vrai casse-tête qui peut pourtant être résolu.

Legacy du SI

Si aujourd’hui tous les domaines sont visés, c’est bien dans l’informatique et les systèmes de télécommunication qu’est apparue l’idée de créer un ensemble de ressources organisé permettant d’intégrer la collecte, le stockage, le traitement et la diffusion des informations dans un même système. La composition du SI a cela dit évolué au cours du temps. Dans les années 80-90, la composition classique du système était basée sur un modèle pyramidal, très fortement inspiré de la hiérarchie au sein même de l’entreprise. On retrouvait à la base de la pyramide les TPS en charge du traitement des transactions fondamentales, puis les MIS pour la gestion de l’information, ensuite les DSS pour les systèmes aidant à la décision et, au sommet de la pyramide, les EIS (systèmes utilisés par la direction de l’entreprise). Actuellement, on retrouve plutôt dans les SI les ERP, les progiciels métiers et des systèmes maisons utilisés en complément. La structuration a donc clairement évolué.

Les flux d’échanges au sein du SI

Les flux d’informations se sont démultipliés ces dernières années, notamment du fait de la structuration et croissance des entreprises (qu’elles soient physiques ou virtuelles). En conséquence, les systèmes ont tendance à se décomposer par métier : la comptabilité, la production, la logistique, etc. Dans chacune de ses sous-parties, des centaines voire des millions ou des milliards de données vont être saisies. Mais souvent, des informations identiques sont entrées par des personnes de corps de métier différent sur des sous-parties différentes du système. Passer à l’intégration d’applicatifs va permettre d’automatiser les échanges de data entre composants d’un même système, donc de rendre plus fluides les flux tout en permettant une meilleure exploitation des données par les salariés de l’entreprise. Toutefois, la tâche est complexe car les applicatifs sont hétérogènes. D’autre part, il faut fluidifier les échanges mais aussi maintenir un niveau de sécurité élevé au sein du SI, ce qui n’est pas aisé non plus.

Interfaces point à point entre logiciels

Comme nous venons de l’expliquer, les échanges de données entre applicatifs dans un SI (ce qu’on appelle aussi « EAI » pour « Enterprise application integration » : pour en savoir plus voir cet article) est un sujet complexe traité sur lesquels se positionnent de nombreux éditeurs de logiciels avec des approches technologiques variées. Pour favoriser ces échanges, des interfaces point à point ont été créées. Elles permettent de relier chaque application du système. Nous verrons plus loin dans cet article que de nombreux outils EAI existent aujourd’hui, outils qui vont vous permettre de favoriser les échanges de données en interne, mais également en externe (avec vos prestataires notamment).

Pourquoi urbaniser son système d’information ?

L’objectif de l’urbanisation du SI est de structurer et d’organiser l’ensemble des échanges de données entre applicatifs. Cela passe notamment par la mise en place d’une architecture de type SOA Architectures Orientée Services. Cette architecture a trois principaux objectifs :

  • une structuration des procédures et composants logiciels en services;
  • la mise en place d’une procédure de publication de ces services facilitant leur intégration aux applicatifs;
  • un contrôle des utilisations des services pour gérer au mieux les problèmes de sécurité et d’administration

En résumé, une architecture de type SOA Architectures Orientée Services va décloisonner l’information au sein du SI et être orientée autour de l’usage final. A noter que les flux d’échanges doivent être pris en compte en fonction des objectifs métiers et non pas conditionnés par les applicatifs. D’où l’importance d’urbaniser son SI.

Les solutions logicielles pour l’intégration de données entre applicatifs

Il y a plusieurs outils pour intégrer les applications.

Enterprise application integration EAI

L’EAI se connecte aux diverses applications du SI, extrait et convertit les données dans un langage commun et les transporte vers le Middleware, un endroit qui permet d’assurer la communication entre les divers applicatifs. Désormais, la plupart des éditeurs déclinent cette brique sous forme de plates-formes iPaaS (Integration-Platform-as-a-Service) : entièrement cloud, elles intègrent nativement les API REST et les webhooks afin de dialoguer avec les applications SaaS qui se multiplient dans les entreprises. En ce point, le langage est en effet compréhensible par tous.

Entreprise Service Bus ESB

L’ESB (Entreprise Service Bus) peut être considéré comme une application d’intégration de nouvelle génération. Contrairement à l’EAI, l’ESB intervient à travers des modules de services au sein de chaque applicatif, et non plus directement dans les applications. Ce sont ces modules qui sont partagés vers un flux d’échange de données. L’ESB s’appuie sur des standards ouverts (XML à l’origine, désormais JSON/REST, gRPC ou encore AsyncAPI) et peut gérer des échanges événementiels en temps réel.

Master Data Management MDM

La gestion des données de référence ou MDM englobe l’ensemble des outils, process et méthodes permettant de garantir une bonne identification des données et une utilisation sans aucun risque d’erreur. Toutes les données transitant sur le SI ne sont en effet pas toutes aussi importantes. Il y a des données pour lesquelles aucun doute ne peut être permis, comme des données comptables par exemple. Le MDM permet de constituer une base de référence de qualité en s’assurant notamment qu’il n’y a pas de doublons ou encore que les données sont cohérentes et à jour.

Business Process Management BPM

La gestion du processus métier ou BPM est un moyen de représenter les processus d’une entreprise en soulignant les interactions liées à l’Homme, les flux d’échanges de données dans le SI. Il permet d’obtenir une vision plus large du fonctionnement de l’entité, d’analyser et de rendre plus fluides les processus, donc d’améliorer la performance des entreprises.

Intégrer les applications de votre SI entre elles peut être un vrai casse-tête. Heureusement, des solutions existent pour vous faciliter la tâche. Vous pourrez alors gagner du temps avec un SI urbanisé, réduire les coûts, augmenter la productivité et limiter les sources d’erreurs au sein de votre entreprise.

Contrôler la donnée pour piloter le run et prouver sa conformité

Depuis qu’un simple « oubli » de purge peut coûter 4 % du CA (sanctions RGPD) et qu’une API mal tracée peut bloquer un partage sous le Data Act, la question n’est plus « faut-il tracer ? » mais « comment industrialiser la traçabilité ? ». Concrètement, chaque flux d’intégration devrait embarquer trois garde-fous :

  1. Un sceau d’intégrité (hash ou empreinte) calculé à la volée, stocké dans un journal immuable pour détecter instantanément toute altération.

  2. Un horodatage certifié (timestamp RFC 3161 ou blockchain interne) pour prouver le moment exact de la collecte, de l’accès ou de la suppression.

  3. Un catalogue de métadonnées mis à jour automatiquement par l’ESB ou l’iPaaS, afin de relier chaque enregistrement à son consentement, sa durée de rétention et son responsable métier.

Ces contrôles, une fois exposés dans un tableau de bord unifié, facilitent les audits CNIL, fiabilisent l’entrainement des modèles d’IA et sécurisent les échanges avec les partenaires européens. Trois bénéfices qui transforment une contrainte légale en avantage compétitif.